Au cours de notre croisière en Croatie, nous avons eu plusieurs fois l’occasion de prendre la route : on a fait pas mal de kilomètres dans le cadre de nos diverses excursions (oui, je sais bien que vous attendez toujours le debrief ! ça va viender, j’y travaille
).
Pendant ces déplacements, j’ai pu constater trois choses :
Les routes en Croatie sont soit flambant neuves, soit complètement délabrées.
Les conducteurs croates sont plutôt zen au volant : personne ne s’énerve, tout le monde reste serein, on partage une même route mais ce n’est pas une raison pour s’entretuer en combat singulier.
Les Croates ont une interprétation toute particulière du Code de la Route. Genre pourquoi faudrait-il s’arrêter à un stop ? Surtout si la voie n’est pas dégagée. Et encore plus si le véhicule qui arrive est beaucoup plus gros. On se serait presque cru dans le vieux sketch de Jean Yanne sur le permis de conduite ("Ben toi, quand y a un stop, tu stoppes ?!!!!!").
Les autorités croates ont une tolérance zéro pour la conduite en état d’alcoolémie. Interdiction formelle de conduire si t’as bu de l’alcool, selon une nouvelle loi promulguée le mois dernier. Dommage d’ailleurs... les vins et alcools croates sont pas mauvais du tout ! Rhaaaaaa ! le Marasquino et la Sliwowica (à prononcer chlivovitsa - pas si facile, à moins d'en avoir déjà bu au minimum un demi-litre ). Je vous en reparlerai plus tard, enfin si j'ai le courage, parce que là, quand j'y repense... j'ai du mal à contenir mon émotion. Mais revenons à nos moutons...
Visiblement, cette loi anti-alcool au volant ne fait pas l’unanimité là-bas
Même les plus vertueux - ou supposés tels... - protestent !
Boire ou conduire: des prêtres croates réclament des chauffeurs - lundi 13 septembre 2004
ZAGREB (AFP) - Les prêtres catholiques croates se mobilisent pour poursuivre l'Etat en justice et lui réclamer près de douze millions de dollars par an afin de pouvoir payer des chauffeurs pour éviter de contrevenir à une loi imposant un taux zéro d'alcool au volant, selon les médias croates.
"Nous voulons respecter la loi, mais, en même temps, pendant les cérémonies nous buvons une petite quantité de vin. Il nous est impossible ensuite de se déplacer au volant dans d'autres villages pour célébrer des messes, ce pourquoi il nous faut un chauffeur", a expliqué un prêtre ayant requis l'anonymat, au quotidien Jutarnji List de lundi.
Une campagne de collecte de signatures en faveur de cette initiative a été lancée parmi les quelque 2.000 prêtres catholiques concernés, selon la même source.
Pour un travail d'environ cinq heures par jour, sept jours par semaine, chacun des 2.000 chauffeurs devrait recevoir un salaire d'environ 460 dollars par mois, soit un montant total de près de douze millions de dollars par an, pour se conformer aux exigences du clergé. Quelque 88% des 4,4 millions de Croates sont catholiques.
Entrée en vigueur à la mi-août, la nouvelle loi qui interdit aux conducteurs la moindre consommation d'alcool a également soulevé le tollé des restaurateurs, des hôteliers et des producteurs de vin croates qui ont estimé qu'elle mettait en danger l'industrie du tourisme.
Auparavant, le taux d'alcoolémie légal était de 0,5 g/l.
On se demande quand même où l'Etat croate va pouvoir trouver 12 millions de dollars chaque année... Même si le secteur du tourisme enregistre une croissance démentielle ! Parti comme c'est, le prêtre croate au volant va totalement disparaître . Mais que pourrait-on faire pour éviter l'extinction de l'espèce ? Va peut-être falloir changer la liturgie
remplacer le vin de l’Eucharistie par du jus d’orange ! Double bienfait : ça leur permettrait en plus d’avoir plein de vitamines pour tenir le coup et enchaîner plein de messes, village après village !
Dur métier, quand même
C'est fou ce que les prêtres sont prêts à trouver pour le pti rouge du dimanche midi!
Rédigé par : huggylesbonstuyaux | 13 septembre 2004 à 15:36