Plus ça va, et plus je me dis qu’avec l’âge je deviens technoïde.
La première fois que j’ai vu un ordinateur, je devais avoir quoi
14 ans. Mon voisin venait de s’acheter un nouveau jouet et très fièrement, durant tout un après-midi, il m’a montré les énooooormes possibilités du truc. Bizarrement, je ne me souviens pas de grand-chose... juste d’un ennui mortel. A mon père, qui me proposait bien urbainement de m'offrir un engin du même genre pour le Noël suivant : heu
non merci, ça va aller !
Quelques années plus tard, au club informatique de mon petit patelin, je devenais plus intéressée. Mais là, je me retrouvais coincée entre les gosses, pas franchement motivés, sauf par les jeux, et leurs mères, pas franchement motivées, et particulièrement pas douées.
Extrait d’une soirée au club Informatique :
Les protagonistes :
Monique, mère de famille, la quarantaine, accompagne son fils qui joue sur le seul ordi sympa du club. Du coup, Monique se met à la programmation, et découvre les joies du BASIC.
Stéphane, jeune animateur sympathique et particulièrement dévoué, essaie de faire entrer quelques notions vaguement technologiques dans les cerveaux embrumés (il faut dire qu’il est tard, et que le brouillard est dense en ces zones forestières plongées dans un hiver sibérien, nocturne et persistant) de ses ouailles, pleines de bonne volonté, mais munies de deux mains gauches à la place du cerveau (et des mains gauches embrumées, ça aide pas vraiment à être un cerveau, croyez-moi).
Monique : Steph’ ? Comment je fais là ?
Stéphane (pédagogue) : Ben là, Monique, tu tapes la commande PRINT.
Monique : Ah ? Comme sur une machine à écrire ? Bon
(intense cogitation)
Steph’ ? Où il est le P ?
Stéphane (patience d’ange) : Ben juste là, Monique, sur le clavier, rangée du haut, à droite.
Monique : Ah oui, je le vois
donc P
. (re-cogitation)
Euh... Steph’ ? Où il est le R ?
Oulala.
Bien entendu, toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence indépendante de notre plein gré. Et de toutes façons, les prénoms ont été changés, alors
Mais reprenons le fil de notre histoire. Quelques années encore plus tard, padaaaam ! On retrouvait la Ferdie, devenue complètement accro aux jeux vidéo. Comment, pourquoi ? Nul ne s'en souvient. Par contre, entre jeux de plateforme, jeux d’aventure, jeux de rôle, shoot’em up que de nuits blanches ! Et ça, les voisins s'en souviennent, réveillés à point d'heure (mais forcément au milieu de la nuit) par une musique triomphante de fin de niveau. Un partiel de math planté pour cause d'oubli de révision (un boss de fin de niveau un peu hard), un examen foiré pour cause de deux heures de sommeil préalable... Boh.. pas grave. D'toutes façons, j'ai la moyenne, alors...
Mais la vie est ainsi faite qu'un beau jour, vous quittez l'école pour intégrer le monde du travail. Et que quand vous bossez mais que vous oubliez de dormir plusieurs nuits d’affilée, vous finissez par vous endormir au bureau. Et là, fatalement, le boss est pas foncièrement d’accord. Donc, la mort dans l’âme, vous n’allumez plus votre pure merveille technologique, l’écran prend la poussière, la souris devient grise (et le premier qui la trempe dans l’huile a gagné la palme de la crétinerie - parce que ça ne marche qu'avec les vertes, c'est comme pour les olives).
Et puis un jour, le virus qu’on croyait endormi se réveille.
Ca peut être un collègue qui vous raconte combien sa vie est beaucoup plus épanouissante depuis qu’il fait ses courses sur le Net. Ca peut être une copine qui vous pousse à aller sur un site de rencontres. Ou encore un (faux !) ami qui vous incite à faire un truc incroyable : créer un blog.
Et là, la porte est ouverte à toutes les fenêtres (Windows) fermées.
Et c’est pour ça qu’aujourd’hui, parvenue à un âge avancé (non, Cityzen, je ne chanterai pas "Il venait d’avoir dix-houit aaaaans", mon âge n'est quand même pas si avancé que ça !), je me retrouve comme au bon vieux temps à passer des nuits blanches devant un écran. Amusant non ? Je passe 12 heures par jour au bureau devant un ordi. Le soir, arrivée à la maison, j’allume le PC et ça recommence
Remarque, il y a du progrès quand même. Avant je dépensais des fortunes en communications téléphoniques. Aujourd’hui, je passe des heures à discuter, en tchat ou en visioconférence
Qui a dit que l’informatique créerait une génération de zombies asociaux ?
Oui, bon : zombie, peut-être bien. C'est vrai que dormir 4 heures par nuit, ça aide pas à conserver son teint de jeune fille, rose et frais et velouté (pas Fruix, je vous prie, le velouté, merci). Mais bon... Heureusement, il y a les vacances pour se reposer, et dormir la journée.
Les vacances... Rhaaaaaaa oui, les vacances quand je pense qu’en vacances, je pourrais même pas avoir mon PC . Vais peut-être pas partir, finalement.
Hein ? Mais non je suis pas dépendante, j'arrête quand je veux, d'abord. Mais tout à l'heure, parce que là, j'ai un perso à leveler...
nous faison parti de la première génération d'un phénomène qui va prendre de l'ampleur
alors continu de leveler ton perso dans quarante an tu sera la reine.
Rédigé par : cyberber | 03 août 2005 à 00:44
Pff, quoi que tu dises, ton âge est pourtant avancé !!!! (et paf, dans ta face... c'est pour le faux ami qui t'a mise au blog !)
Rédigé par : Cityzen | 16 août 2005 à 11:16
Si ça peut te rassurer, le style "zombie" est ultra tendance cette année chez nos voisins outre-Manche.
Rédigé par : huggy | 16 août 2005 à 21:10