Les Délires de Ferdie l'Oursonne

Le soleil se lève à l’est

 

Une chose qui m’a toujours sidérée dans la vie : comment on s’habitue vite à certaines choses, comment on tient rapidement pour acquis quelque chose qui pourtant n’est pas garanti à vie, comment on n’imagine pas que ce qu’on a peut disparaître du jour au lendemain sans prévenir…

 

C’est pas très clair ? OK, je vais préciser.

 

Ce qui me sidère, c’est que deux personnes qui vivent ensemble ont tendance à considérer que ça va durer, et que ce n’est plus la peine de faire d’effort. En clair : pendant la phase de séduction, on fait plein d’efforts pour être agréable à l’autre. Puis vient la phase dite de "lune de miel", où tout ce que fait l’autre est adorable. Enfin, vient la phase d’habitudes, où on retombe vite dans ses travers. Monsieur traîne en survêt et en charentaises sur le canapé devant le match de foot, Madame ne prend plus la peine de se pomponner… La vie les a rattrapés, attention, risque de ras-le-bol-de-l’autre en vue…

 

Au Japon, ils ont bien compris le problème. Et ils ont décidé de lutter pour le combattre. Et voilà ce que ça donne :

 

"Journée des épouses bien-aimées" au Japon - 31 janvier 2006

TOKYO (Reuters) - Un groupe d'hommes japonais a proclamé la journée de mardi "Journée des épouses bien-aimées" dans l'espoir de convaincre certains de leurs compatriotes bourreaux de travail de rejoindre le domicile conjugal un peu plus tôt que d'habitude et de témoigner leur reconnaissance à leurs femmes.

L'"Association des maris japonais fous amoureux" a invité les hommes du pays à rentrer à la maison vers 20 heures et à remercier leurs épouses pour tout ce qu'elles font pour eux.  (…)

Un espace d'expression libre a également été ouvert sur le site [de l’association - NdF], afin de permettre aux hommes d'écrire ce qu'ils n'ont pas le courage de dire à leurs femmes.

"Je suis désolé d'avoir eu un accident de voiture. Je suis désolé d'être si souvent en voyages d'affaires. Je suis désolé de rester dormir au travail aussi souvent. Merci de m'aimer malgré tout", a ainsi écrit un homme vivant à Kanagawa, près de Tokyo.

 

Hé ben voilà ! Vous voyez bien que ce n’était pas si difficile !

 

Bon, au Japon, le soleil de l'espoir s'est levé aujourd'hui, le 31 janvier donc. Et nous, quand est-ce donc qu’on va appliquer ça en France ? Si on s’y met tous, ça a sûrement une chance de réussir… Allez essayez : Choupinette (ou n’importe quel petit surnom grotesque que vous donnez à votre moitié, hein, reprenez pas tout le texte à la lettre, adaptez à votre cas particulier, je vais pas vous écrire tous les dialogues, non plus…), soleil de mes jours et astre de mes nuits, merci d’illuminer ma vie….

 

Ca passe pas ? Allez, c’est pas grave. Ca doit être juste que, encore une fois, les Japonais ont inventé le gadget du futur, celui qui deviendra indispensable, d’ici 20 ou 30 ans… Mais si, mais si ! Rappelez-vous le walkman… Bon, chéri, je te laisse 20 ans pour t’entraîner. Tu crois que tu vas y arriver ?

 

T’as plutôt intérêt…..

 

Gardien à la crème (et au rhum ?)

 

Taillé une bavette avec mon gardien, Monsieur F, ce soir.

 

Ca fait quoi… 17 ans qu’il me connaît, qu’on se croise quasiment tous les jours, qu’on s’arrête pour échanger quelques mots une minute… ou une heure.

Lorsque je me suis installée ici, lui et mon mec de l’époque - Fin’ pour ceux qui ont suivi - sont devenus très copains. A tel point que Monsieur F. m’en parle encore.

17 ans après mon arrivée, le gardien me considère un peu comme sa fille. Il me conseille, se confie à moi parfois… me raconte sa femme, ses enfants, ses petits-enfants… la dure loi de la vie.

 

Aujourd’hui, il me voit arriver avec un énorme bouquet de roses dans les mains. Hé oui, c’est mon anniversaire, et on m’a gâtée.

 

Monsieur F. se réjouit. Et alors Mlle Ferdie, là haut, dans votre nid d’aigle, il y a quelqu’un qui vous a préparé une chouette soirée ?

Ah non, m’sieur F. Rien que Rom qui va se jeter sur ce bouquet en ronronnant comme s’il n’avait rien mangé depuis 3 semaines.

Quelle tristesse… soupire Monsieur F.

Ménon, ménon, faut pas vous frapper pour ça...

Mais vous savez quoi, Mlle Ferdie. J’vous aime bien, hein, et je vous l’dis : vous êtes bien mieux comme ça…

Si vous le dites, Monsieur F.

Ouais, Mlle Ferdie, au moins vous êtes pas embêtée parce que des fois… Mais bon, j’vous l’dis… j’espère que vous allez vite vous trouver un gentil garçon, qui saura vous aimer comme vous le méritez.

Ah… Monsieur F. je vous adore. Dommage que vous soyez déjà marié, tiens.

 

Nan mais franchement : il est pas super top chou à la crème, mon gardien ? J’en suis encore toute zémue, quoi… Vais peut-être pas déménager tout de suite, moi, finalement…

 

Et le rhum, alors, me direz-vous ?

 

Ben y en a pas. Ou plutôt y en a plus. Par contre, il reste Rom, qui mate les fleurs d’un air gourmand. On passe à table, dis, Ferdie ? La soirée va être sportive….

 

Les Zèles de la Délation

 

Allez ! Après toutes mes récriminations passées sur la sale période, les résolutions de nouvelle année, toussa, on va essayer d’adopter de nouveau une vision plus positive de l’existence.

Et pour commencer, on va tâcher de reprendre un rythme un peu plus soutenu sur ce blog, parce que quand même, bon, de temps en temps, faut savoir lever le pied pour écraser le champignon.

Ouais bon… la métaphore automobile est peut-être pas de la plus grande limpidité, mais… Finbonbref, y a que si on essaie pas qu’on est sûr de pas y arriver !

 

Voici donc la première note de cette ère blogienne nouvelle.

 

Et comme dans la vie, le positivisme s’acquiert aussi en sachant se remettre en question, il faut que je vous avoue un truc : c’est dramatique. Tous mes proches me le rabâchent méthodiquement. Ferdie, dans la vie, c’est crucial, il faut savoir reconnaître ses amis et ses ennemis.

 

Bah oui, mon gros problème, c’est que j’ai une tendance maladive à faire confiance aux gens que je ne connais pas, et à me méfier de ceux que je connais. Mais comme je le sais et que j’essaie de me soigner, je me bloque face aux inconnus, tout en n’arrivant pas trop à me débloquer face aux amis. Situation cornélienne…

 

Heureusement, il y a une catégorie d’amis sur Terre à qui j’ai toujours fait confiance les yeux fermés, en toute tranquillité : les animaux. Chats, chiens… jamais ils ne m’ont déçue, jamais ils ne m’ont abandonnée, jamais ils ne m’ont fait de mal volontairement (si on excepte bien sûr de multiples cicatrices dues à des coups de griffes ou de crocs malheureux… mais souvent mérités, il faut bien l’avouer).

 

Mais aujourd’hui… au hasard du web, je tombe sur une news assez terrifiante…

 

Grande-Bretagne: le perroquet trop bavard trahit la liaison de sa maîtresse  - mardi 17 janvier 2006

LONDRES (AFP) - Ziggy, un perroquet trop bavard, était le héros de la presse britannique mardi, après avoir provoqué la rupture de son maître et de sa maîtresse en susurrant avec insistance le prénom de l'amant soigneusement tenu secret.

Suzy Collins, 25 ans, espérait peut-être faire durer encore quelque temps cette liaison avec Gary, l'un de ses anciens collègues de travail. Mais les propos de Ziggy l'en ont empêchée.

Chris Taylor, 30 ans, informaticien à Leeds, dans le nord de l'Angleterre, avait au départ pris les interventions du volatile avec le sourire. A chaque fois que le prénom Gary apparaissait dans un feuilleton ou dans les informations télévisées, Ziggy multipliait les bruits de baisers. Et quand il entendait sonner le téléphone portable de sa maîtresse, la réaction était immédiate : "Salut Gary !". (…)

"Nous regardions la télé quand Ziggy s'est mis à dire +je t'aime Gary+ en imitant la voix de Suzy", a expliqué Chris. "Au début, ça m'a fait rire, mais quand j'ai vu Suzy, j'ai compris que quelque chose n'allait pas, elle était rouge comme une tomate, elle s'est mise à pleurer". (…)

 

Un perroquet zélé (z'ailé ?) délateur maintenant… de mieux en mieux…

S’il faut se méfier même de ses compagnons à poils et à plumes, mais où va-t-on, je vous le demande ? Enfermer le bestiau à la moindre velléité d’opération discrète, ça va pas forcément être simple quoi… va donc falloir négocier… Oulala, après la délation, les animaux vont-ils passer à la vénalité ?

 

Ben tout ça ne présage rien de bon, moi j’vous l’dis. On ne peut plus faire confiance à qui que ce soit en ce bas monde. Délateur… des coups de lattes, oui ! Sale bête….

 

Ouais… ben pour le positivisme, chuis plus très sûre tout d’un coup…

 

Une très jolie rencontre

 

Vous vous souvenez ? Il y a quelques mois de ça, je vous présentais zici même les résultats d’une petite étude ethnologique sur les sites de rencontres. Quelques jours d’utilisation intensive pour évaluer la pertinence du concept et le respect de la promesse marketing (oui bon, le premier qui se permet de rigoler et de crier à l’alibi minable prend la porte et la ferme derrière lui, merci, à la prochaine).

 

A l’époque, je concluais mon rapport en annonçant à mots plus ou moins couverts que l’expérience allait se poursuivre… Ne reculant devant aucun sacrifice pour satisfaire l’honorable audience qui se réunit régulièrement en ces lieux (bon… enfin…. les 2-3 personnes qui continuent vaille que vaille à suivre mes délires - merci les copains, vous zêtes de vrais potes), j’ai effectivement… pas tenu du tout cet engagement.

 

Quoique…

 

Prise depuis quelques semaines de crises d’ennui relativement régulières, je me suis surprise (bouh ! t’as eu peur hein ?) à retourner sur l’un ou l’autre des sites où je m’étais inscrite… Enfin, surtout un.

 

Malheureusement, les quelques malheureux cobayes assez inconscients pour se risquer sous mes griffes acérées me confirmaient toujours très rapidement la vacuité de la démarche…

 

Jusqu’à tout récemment….

 

Un premier contact plutôt original, qui déboucha sur une conversation très sympa, puis une deuxième… suivie d’une envie de plus en plus irrépressible d’en savoir plus sur ce mystérieux correspondant. Une invitation à se rencontrer en vrai… totalement avortée. Un week-end tout pourri, à tourner en rond autour de l’ordinateur, à scanner de vieilles photos pour un ami curieux (coucou PM ! tu les veux toujours au fait ?) et à écouter de vieux CD improbables… Et tout à coup, un challenge : dans une heure ? devant le ciné ? OK !

 

Nan, nan, nan, je vous raconterais pas ce qui s’est passé, n’insistez pas. Circulez, y a rien à voir. ‘Spèces de gros curieux, va… Par contre, je tenais à en parler ici, car franchement, ce genre de rencontres fut de celles qui me réconcilient avec la nature humaine. Voire avec la gent masculine. C’est tellement rare de rencontrer quelqu’un de passionné, de passionnant, avec un réel point de vue… Quelqu’un de vraiment intelligent, mais qui sait rester humble et se moquer de lui-même… Ca change vraiment de tous les gens ternes et tristes, absolument ennuyeux, qu’on rencontre à tous les coins de rue !

 

Tommy (non, non, rêvez pas, c’est pas son vrai nom, et puis quoi encore ?), est-ce que tu liras ces lignes ? Je l’espère… Car je voudrais te dire que grâce à toi, un banal dimanche après-midi s’est achevé en apothéose, en un ping pong intellectuel d’une richesse incroyable. Un véritable échange. Un moment rare. Merci….

 

C’est asocial, un ours, vous croyez ?

 

Allez ! On va sacrifier tout de suite aux mondanités, comme ça on va pouvoir passer aux choses sérieuses. Alors Bananée les gens, plein de bonnes choses, le meilleur, toussa.

Voilà, zêtes satisfaits ? Zavez votre quota de banalités saisonnières ? Ou comme disent si justement nos amis les British : Season’s Greetings?

 

Nan c’est vrai quoi. Sous prétexte que l’année change un tant soit peu - un chiffre sur 4, nan mais franchement, ça change vraiment quelque chose ? Surtout que, par parenthèse, c’est pas la nouvelle année pour tout le monde… Enfin bon. En tout cas, chaque fois c’est pareil. Bonne année, bonne santé, prospérité…. Ça vous plaît donc tant, ce genre de rimes à la noix ?

 

Déjà, ça faisait un mois qu’on nous cassait les pieds avec cette histoire de Noël. L’esprit de Noël, la trêve des confiseurs, les cadeaux, les Pères Noël à tous les coins de rue, les tinenfants tout contents devant les sapins décorés… Oui, ok, c’est joli un sapin enguirlandé et emboulé. Mais franchement, mentir à des enfants, vous trouvez ça bien, vous ? Et cette histoire de cadeau, quelle galère ! En plus, on a beau se casser la margoulette, en général les cadeaux qu’on fait aux gens, ben ils en veulent même pas. La preuve ? On voit de plus en plus des pubs du genre : revendez les cadeaux de Noël que vous n’appréciez pas sur tel ou tel site web. C’était bien la peine. On aurait tous pu économiser du fric et - surtout - du temps en ne faisant pas de cadeaux, directement. Au lieu de ça… Ben vous savez quoi ? moi j’en ai ma dose de Noël. C’est la dernière année que je le fête. Et oui, c’est ça ma résolution pour la nouvelle année.

 

Tiens, les résolutions de nouvel an. Nan mais, en quoi ça peut aider que l’année soit nouvelle ? Profiter du passage à la nouvelle année pour faire un bilan de l’année écoulée et voir ce qu’on va faire pour changer… Ouais, c’est vrai que le moment s’y prête.

Mais honnêtement : si vous les avez pas tenues jusqu’à aujourd’hui, vos grandes résolutions, y a aucune raison que ça change aujourd’hui. Et franchement : est-ce qu’un motif aussi futile que "c’est la nouvelle année" va vraiment aider à tenir ce qu'on n'a pas réussi à faire avant ?

 

Justement, parlons-en de la nouvelle année. Avec o-bli-ga-tion de faire la fête du 31/12 au 1/01. Ben moi, cette année, j’ai vraiment eu l’intention jusqu’à la dernière minute de passer le sacro-saint réveillon à regarder un bon film tranquillou, puis à aller me coucher. De bonne heure car très fatiguée. Et si un copain de moi n’avait pas insisté, c’est bien ce que j’aurais fait. Allez Ferdie quoi, on va passer le réveillon ensemble, ça va être sympa… Oui, bon, ok, foin de mauvaise foi : merci, gars, t’as eu une excellente idée, c’était très sympa. Je me suis finalement couchée à 7 heures du mat’, en pleine forme et très contente de ma soirée. Par contre, retourner au taf le lundi suivant n’a pas été l’idée la plus brillante de 2006…

 

Mais si le réveillon 2005 a été une exception de ce point de vue, en général fêter la Saint Sylvestre me paraît quand même pas très catholique… enfin, si j’ose m’exprimer ainsi. D’abord, pourquoi le 31 décembre ? Alors qu’avant on fêtait la nouvelle année pour le retour du printemps, en mars, voire en avril (d’où la tradition de faire la fête le 1^er avril, hé oui, ce n’est pas que la fête du poisson). Bon, le 31 décembre donc, ok on n’y revient pas, c’est comme ça. Il y deux ans, j’avais eu une discussion très pertinente avec un pote sur la normalité ô combien décevante de faire la fête à une date tellement imposée. Et on s’était dit "allez, soyons fous, osons ne pas faire la fête justement ce jour-là". Et on s’était fait une soirée quelques jours plus tard, genre le 3 janvier. Une fête alternative, sans champagne ni foie gras, un bon film, juste nous deux et des petites douceurs à picorer bien installés dans le canapé. Mmmm... Ben voyez, cette soirée, je m’en souviens encore avec émotion, alors que la plupart des réveillons avec cotillons, musique et autres farandoles, je les ai quasiment tous oubliés. Alors ? La fête doit-elle obligatoirement se faire à une date imposée ? Ou bien ne vaut-il pas mieux qu’elle reste un moment improvisé ?

 

Oui, farpaitement, j’aime pas les fêtes de fin d’année, ni le mois de janvier, d’ailleurs. Ca me saoule, ces salamalecs. Et tous ces gens, qui de toute l’année ne donnent aucune nouvelle, tout d’un coup se réveillent sous prétexte de te souhaiter la bonne année. Ben quoi Ferdie, c’est justement le moment de renouer le contact, non ? Pfff. Sans doute. Mais de mon point de vue, n’importe lequel des 364 autres jours ferait tout aussi bien l’affaire... Allez quoi, Ferdie, fais pas ta mauvaise tête, c’est fête quoi… Ah ? Ben je vous demande bien pardon, mais là, le côté festif de la chose m’échappe complètement. C’est peut-être mon côté ours qui s’exprime un peu trop fort. Ou bien mon esprit de contestation un peu trop marqué, qui se braque contre toutes les autorités, contre toutes les obligations. Mais franchement là, si j’entends encore une fois quelqu’un me dire "bonne année", "tous mes vœux" ou toute autre version tout aussi peu spontanée… retenez-moi, mais je crois que je pourrais bien devenir très hypocrite. Ouais, ouais, bananée toi aussi. Allez viens, que j’te colle un zoubi. Ou même deux. Si ça peut te faire plaisir. Après tout… faut bien faire des concessions dans la vie. Et c’est pas fête tous les jours non plus. Mais quand même : vivement février qu’on passe à autre chose. Genre à la St Valentin….. aaaaaargh !

 

Asociale, moi, vous croyez ? Ooooh... Si peu… :-)