Après le prix Goncourt, une nouvelle catégorie vient s’ajouter aux « livres qu’il faut avoir lu (ou prétendre avoir lu) pour être aaaaaarchi tendance » : l’OLNI.
C’est quoi un OLNI ? Allez, réfléchissez quoi, ça vous rappelle rien ? Bon, alors pour ceux du fond de la classe : un Objet Littéraire Non Identifié. Hé ouais. Un livre tout bizarre, quoi. Voire improbable.
Et quand un nouvel OLNI est publié, ça révolutionne le monde chrétien occidental. Pour le moins. La preuve : même l’AFP en parle !
PARIS (AFP) - La maison d'édition Adcan vient de faire paraître "Le train de nulle part", un roman de 233 pages de Michel Thaler, qui est, assure-t-elle, "le premier livre sans verbe de la littérature française".
"Ce challenge littéraire" peut intéresser des "curieux" ("vous n'avez jamais rien vu de semblable, rendez-vous compte par vous-mêmes!"), des "amateurs de livre unique qu'il faut avoir dans sa bibliothèque" ainsi que des "amateurs de littérature", considère-t-elle.
"Car", fait-elle valoir, "cet OLNI - objet littéraire non identifié - est un livre qui étonne aussi par l'intérêt de l'histoire, malgré la difficulté du postulat de départ". A bord d'un train dont on ne sait ni d'où il vient, ni où il va, le narrateur fait des rencontres, brossant de nombreux "portraits au vitriol".
Se disant "amoureux de la face cachée des choses" et "passionné d'insolite et d'humour", Michel Thaler, qui est docteur en littérature, qualifie, dans sa préface, le verbe "d'envahisseur, dictateur, usurpateur de notre littérature depuis toujours!". Il a juste admis les participes passés à la forme adjectivale.
Mais bien sûr.
L'Associated Press aussi a consacré une dépêche au même livre. Extrait :
( ) l'auteur a dédié ses quelque 230 pages "à tous les partisans de la décolonisation de l'écrit et de la mise à mort (...) du verbe".
Aïe. On sait pourtant par expérience historique que la décolonisation, ça se fait souvent dans la douleur. Mébon. Admettons.
Il y a 15 ans de ça, Georges Perec avait écrit tout un roman sans utiliser la lettre "e". Pourquoi pas ? En choisissant bien ses mots et en mettant tous ses verbes à l’imparfait, on doit pouvoir y arriver. Mais là ? Pas un seul verbe ? C’est vraiment pas évident
Fidèle à ma réputation de capillotractrice patentée, j’ai décidé de relever le défi. Rappelons les règles de base : écrire un texte qui tienne debout, sans utiliser un seul verbe. Seront autorisés uniquement les participes passés. Let’s go :
Seule derrière ma fenêtre. Dehors, personne ; rien que la pluie. Des cordes. Le ciel gris et triste, au diapason de mon humeur. Pas un bruit. Un chat, frustré de tant d’inactivité, profondément endormi, des parties de chasse à la souris plein ses rêves. Moi, une tasse de thé bien chaud à la main ; un livre négligé, oublié sur la table basse, à portée de main pourtant. Un après-midi d’hiver ? Non : un jour de mai morose comme mars, sans saveur, sans entrain, sans envie. Mais soudain, un sursaut : à bas la torpeur, foin de morosité ! Vite, mon ordinateur ! Une idée de post sur ce blog : un nouveau jeu, un nouveau défi. Le cerveau en ébullition, les neurones en folie, et des mots tapés fiévreusement sur un clavier complice. Enfin, un sourire : gagné !!!!!!!!!
Alors les copains ? Tentés par ce petit jeu ? A votre tour alors Allez courage ! Un défi pas si difficile, finalement :-)
Ferdie, animatrice d'ateliers d'écriture.
PS - Certains d'entre vous diront que je suis une petite joueuse : Michel Thaler en a fait une tartine sur 233 pages, lui... Mais franchement, lire un texte comme ça, ça doit être lassant, à la longue, non ?
;-)
Bah y a des "e" partout dans ton texte !!!
Hein ? Je n'ai pas compris le jeu... bon tant pis.
Rédigé par : Cityzen | 05 mai 2004 à 09:44
Et bien non ! Ce n'est pas lassant... Ce n'est pas facile non plus, certes, mais c'est incroyablement original.
Moi, j'ai adoré les expressions incroyables : "vieille table de nuit à la laque exaspérée", "déboulonneur de statue de cire", bécassine sous-midinettement cosmétiquée"...
Et, franchement, pour une fois qu'un livre n'est pas écrit (soi-disant) par une célébrité ou le rejeton quelconque d'une célébrité qui raconte "oh mon dieu que j'ai eu une enfance malheureuse et que la vie est dure et que mon papa (ou maman, autre variante) célèbre il était pas si génial que ça et que plaignez-moi d'avoir eu un père aussi célèbre"...
... ça fait du bien !
PS : bravo pour l'exercice de style réussi dans ta chronique.
Rédigé par : marie | 14 mai 2004 à 14:56
Bon moi prsonnllmnt j ça débil, l gars il n' rin à d la journé qu c gnr c connri non franchmnt,
ds gars comm ça il ls n tôls, voila c' t désolé si j'n plus d'un
Rédigé par : leblitzer | 19 mai 2004 à 14:33