Charley, Fin’, Lonesome Wolf, K6. Ce soir, je ne sais pas trop pourquoi, je pense à vous.
Tous les quatre, vous avez traversé ma vie, de façon plus ou moins rapide. Tous les quatre, vous avez contribué à faire de moi la personne que je suis devenue.
Chacun d’entre vous, à sa manière, m’a permis d’apprendre ce qu’était la vie, m’a permis de devenir adulte, m’a permis d’évoluer. En bien, en mal ? En tout cas, ça n’a pas été sans peine. Pas sans peines non plus.
Tous les quatre, vous m’avez fait pleurer. Et tous les quatre, vous êtes repartis comme vous étiez venus, en chamboulant tout sur votre passage.
Charley, c’est grâce à toi que j’ai réalisé combien partager mon existence avec quelqu’un que j’aime était important pour moi. Quoi qu’il arrive, du moment qu’on le traversait ensemble, tout allait bien. Notre relation n’a pas été facile, pourtant c’était la période la plus heureuse de ma vie. Dans tes bras, auprès de toi, je n’avais plus peur de rien, plus rien ne pouvait m’arriver. Ton départ, suivi de la trahison de ma mère, m’a fait comprendre que la vie était bien différente des contes de fées. Le prince charmant était tombé à bas de son destrier, en fait, il n’avait jamais eu de cheval, c’était un vulgaire cheval à bascule de gosse. Je n’ai jamais compris pourquoi tu m’avais autant menti
Je n’ai jamais compris non plus comment mes parents avaient pu se transformer aussi radicalement en ennemis
A l’époque, mon meilleur ami me disait souvent que la vie était une gigantesque tromperie. En fait, on vit et on meurt toujours seul
Il avait raison. Ca aussi, Charley, c’est toi qui me l’as appris.
On n’a jamais de seconde chance, paraît-il. Pourtant, j’y ai cru quand un jour, au détour du rayon d’une grande surface, je suis tombée nez à nez avec toi, Lonesome Wolf. Ce jour-là, j’ai vraiment cru que le destin nous avait réunis à nouveau pour nous permettre de corriger nos (mes) erreurs passées. Une amitié mal transformée, une fille paumée qui ne savait pas trop ce qu’elle voulait
et tu étais sorti de ma vie. Pendant 7 longues années
Et un beau jour, tu étais à nouveau là, face à moi. Tu avais troqué ta voiture si particulière contre une grosse moto noire, tu étais devenu un loup solitaire
Tout ce que j’aime. Tu m’avais l’air tout aussi perdu que moi. On a recommencé à se voir, le week-end, chez toi le plus souvent. J’ai essayé de parler avec toi, de comprendre ce qui s’était passé sept ans plus tôt
impossible. Tu étais devenu tellement aigri, tellement amer
Pendant un moment, j’ai espéré que je pourrais te faire retrouver le sourire. Tu as fini par le retrouver
mais grâce à une autre. Une autre que j’aurais aimé connaître, mais ma bêtise ne l’a pas permis. Et un beau jour, tu es parti très loin d’ici avec ta dulcinée. J’espère que vous êtes heureux, là-bas...
Mais avant de partir, tu m’avais présenté K6. Un petit bout d’homme à qui je n’aurais même pas fait attention quelques années plus tôt et c’est bien ce qui s’était passé, d’ailleurs ! Mais qui, petit à petit, a su s’imposer tout en douceur, l’air de rien. K6, c’est grâce à toi que j’ai retrouvé le sourire, moi qui avait passé tant de temps à être mal et à pleurer. Rien que le son de ta voix m’apaisait. Tu aurais pu me lire le bottin, que cela aurait suffi à me faire oublier mon stress et mes angoisses. C’est toi qui m’as fait comprendre que l’aspect physique ne compte pas, que la chaleur d’un regard a plus d’importance que la couleur des yeux. C’est toi qui m’as permis de ne plus avoir peur des responsabilités qui vont de pair avec l’âge adulte. C’est toi aussi qui m’as fait le plus de mal, c’est toi qui as failli me détruire. Cette fois-là, j’ai failli ne pas me relever. Tu m’as laissée sans plus aucune envie de lutter, de me battre pour me sortir du puits sans fond où tu m’avais jetée. C’est grâce à toi que j’ai compris la signification de la formule de Nietzsche : "ce qui ne te tue pas te rend plus fort". Ou plutôt, rend ta carapace plus épaisse. Ou encore celle d’un autre vieux cliché : le clown est triste une fois le spectacle terminé. Tu as réduit en miettes le monde que j’avais eu tant de mal à construire, K6. Depuis, il ne reste plus rien, malgré tous mes efforts pour reconstruire ma vie. Efforts qui, chaque fois, se sont révélés dérisoires, illusoires, face au mur contre lequel je revenais me fracasser. J’ai appris péniblement, petit à petit, à arborer un masque, à sourire, à rire, à faire le pitre, même quand à l’intérieur il n’y a rien d’autre que détresse et souffrance.
Et enfin, toi, Fin’. Toi qui as été le plus présent, bien que toujours absent. Toi qui est resté le plus longtemps dans ma vie, qui y serais peut-être toujours si je n’avais pas voulu à toute force avoir une vie meilleure, idéale. Toi qui m’as tant fait pleurer alors que paradoxalement, tu étais probablement le seul des quatre qui m’aimait vraiment. Toi qui est le seul à me donner de tes nouvelles encore aujourd’hui. Je me demande souvent si le choix que j’ai fait à l’époque était le bon. Toi, tu as l’air plus heureux aujourd’hui, alors rien que pour ça, je me dis que j’ai eu raison. Je n’étais pas la fille qu’il te fallait, car quoi que j’en pensais alors, je ne t’ai jamais accepté tel que tu étais. Je me rends compte aujourd’hui que j’ai été injuste envers toi, que tu as vraiment fait de ton mieux, que tu as fait tout ton possible pour que ça marche. Aujourd’hui, tu as refait ta vie, et c’est très bien comme ça. Tu me manques parfois, ton sourire de gosse, tes yeux d’orage
Mais très vite, je me rappelle nos engueulades incessantes, notre mal à être ensemble, même si le temps a occulté les plus mauvais souvenirs. A chaque fois qu’on se parle, je mets la journée à m’en remettre. Ta vie d’aujourd’hui, c’est la vie que nous refusions, que tu me refusais quand on était ensemble. Ca fait mal
mais c’est mieux ainsi.
Je sais pertinemment qu’aucun de vous quatre ne lira jamais cette lettre. Alors pourquoi l’avoir écrite ? Pourquoi la mettre en ligne ? Je ne sais pas. Depuis, j’ai aimé d’autres garçons, certains même plus que vous. Pourtant
Est-ce la conversation que j’ai eu avec un ami, il n’y a pas longtemps, qui m’a amenée à me poser des questions sur le bien-fondé des choix que l’on peut faire dans sa vie ? La vie aurait-elle été si différente, et en quoi, si les choix avaient été différents ? Quoi qu’il en soit, il y a toujours cette certitude viscérale, qui ne me lâche pas, qui me dit que la vie vaut d’être vécue, et que quand ça va mal, il faut continuer de tenir le cap. Envers et contre tout. Et surtout, ne jamais renoncer à aimer. Même si ça fait mal.
If I smile and don't believe
Soon I know I’ll wake from this dream
Don't try to fix me I’m not broken
(
)
Suddenly I know I’m not sleeping
Hello I’m still here
All that's left of yesterday
Même et surtout si ça n’a aucun sens
Et surtout, ne jamais renoncer à aimer. Même si ça fait mal.
Très vraie.
J'aime beaucoup ta lettr e;)
Rédigé par : MademoiZelle | 19 juillet 2005 à 01:36
/
Rédigé par : the wolf | 19 juillet 2005 à 01:44
Tous ces gens qui passent dans notre vie...parfois s'arrêtent et repartent ! Ca peut faire mal quand on veut qu'ils (elles dans mon cas) restent mais vous savez bien comme le montre votre note, qu'on ne peut pas les retenir, tout juste se souvenir d'eux avec, si possible, un sourire.
Cordialement.
Rédigé par : Le perdant | 19 juillet 2005 à 01:49
C'est étrange comme je me retrouve dans ta note. J'ai connu aussi des histoires qui m'ont fait mal et qui ont encore bcp (trop) d'impact dans ma vie aujourd'hui. J'ai moi aussi connu un garçon à qui j'aurais voulu rendre le sourire, que j'aurais voulu voir heureux, égoïstement un peu grâce à moi et pour te reprendre, aujourd'hui encore"A chaque fois quon se parle, je mets la journée à men remettre". J'ai aussi vécu une histoire déstructrice qui a pour seul point positif le fait de vous ouvrir les yeux sur ce qu'est véritablement la vie et ce q st véritablement les autres.
Et tu as bien raison, malgré tout ça, il faut continuer à y croire et à se lancer dans chaque histoire comme si c'était la dernière, comme si c'était la bonne.
J'ai vraiment bcp aimé ta lettre et ta façon de dire les choses :-)
Rédigé par : lally | 19 juillet 2005 à 02:21
Oui, bah moi, j'ai pas aimé du tout ce post !!!!
Non, c'est vrai quoi, t'as bidouillé tous les noms !!! Y a que le K6 que j'ai reconnu, alors flûte quoi !!!
Moi qui comptais bien nourrir mon appétit de voyeur, je suis encore de la b... ;-)
Sinon, plus sérieusement, très joli post m'dame, comme quoi mettre une partie de soi dans ses posts, ça a quand même une autre gueule !
Et puis, juste pour finir, un petit extrait que tu reconnaîtras sans doute :
"J'ai laissé des bouts de moi
Au creux de chaque endroit
Un peu de chair à chaque empreinte de mes doigts
Des visages et des bras qui ne me quittent pas
Autant de coups au coeur et qui tuent chaque fois"
Allez bon courage...
Bises
Rédigé par : Cityzen | 19 juillet 2005 à 09:47
M'imaginais pas que ce post me vaudrait autant de commentaires... Merci à tous.
Cityzen> Normal que tu ais reconnu K6, c'est toi qui lui as trouvé ce surnom ! :-) Si tu réfléchis bien, tu peux aussi reconnaître Lonesome Wolf : il m'a présenté K6, il avait une moto... et tu l'as rencontré ! Quant aux 2 autres... ben si tu veux plus de détails, on s'en parle en direct quand tu veux.
PS : non, j'ai pas reconnu ton extrait... je n'ai pas ta culture jean-jacques-goldmanesque... ;-)
Rédigé par : Ferdie | 19 juillet 2005 à 10:51
Pour lonesome, j'avais effectivement reconnu
Pour, Charley, il me semble aussi...
Pour l'autre je sèche !
Et oui, je sais que c'est moi qui avait trouvé le surnom K6 arf arf arf
Rédigé par : Cityzen | 19 juillet 2005 à 12:14
Cityzen> Tu as reconnu Charley ? Etonnant... je t'en ai jamais parlé a priori... Charley c'était il y a très très très longtemps (quand on s'est séparés lui et moi, je n'avais pas encore fini notre cursus commun à toi et moi - comment ça, c'est pas clair ?) Je crois que tu confonds avec Fin'. Remarque, ce n'est pas très étonnant, ils ont tous les deux le même prénom !
Oui bon, ok, sur ce post, avec les pseudos, ce n'est peut-être pas si évident... :-)
Rédigé par : Ferdie | 19 juillet 2005 à 13:46
Et pis d'abord, de toute façon, les fantômes, ça n'existe pas ! C'est que dans les histoires pour faire peur !
Rédigé par : Cityzen | 20 juillet 2005 à 10:07
Chère Oursonne,
J'ai lu ton post et j'ai cru reconnaître mon amie de jeunesse et de toujours.
Elle a également beaucoup souffert, tout comme toi.
Je connais une autre fille qui a aussi eu de curieuses histoires
et qui en a bavé. Aujourd'hui, à 40 ans, elle a rencontré l'homme de sa vie. Il était temps ... Baisers.
Rédigé par : La douce STL | 07 août 2005 à 17:08