Suite de l’aventure espagnole de cet été. Comme quoi, quand je pars en vacances, tout peut arriver
et surtout le pire !
17 heures. Après 10 heures de voyage, enfin, j’arrive à la résidence où je vais passer toute une semaine de liberté, de farniente, de repos, de soleil
. Je passe le portail, je négocie le virage pour me garer juste en face de la porte d’entrée, à l’ombre d’un palmier
pas de place ! Quoi ? Ils sont gonflés de s’être tous massés devant chez moi ! Allez, pas grave, je refais un tour histoire de
Et finalement je me gare derrière l’immeuble, en plein soleil. Pas cool, ça ! Mébon, pas grave, la voiture a la clim, de toute façon
Je sors mes 2 sacs de voyage du mini-coffre, récupère mon sac à trou et ma veste, et j’entreprends l’ascension du Mont Everest. 4 étages sans ascenseur, après la journée que je viens de passer, je vais mourir
Arrête de fumer, l’Oursonne, ça ira mieux ! Mouais
pour arrêter, faudrait d’abord que je commence
Ca tombe bien, en Espagne, les clopes sont 50% moins cher. Je vais y penser - faut bien s’occuper l’esprit pendant l’épreuve, histoire d’oublier qu’il reste encore 1 étage avant le sommet.
Enfin, la porte de l’appartement. Les clefs tournent dans la serrure, font claquer le verrou. Je retrouve avec soulagement ma chambre, le salon aux meubles andalous tout patinés
Je me rue vers les fenêtres, remonte les stores
j’adore ! Un tour au compteur pour brancher l’électricité
ma famille espagnole a déjà ouvert l’eau
je branche la bonbonne de gaz
tout est paré ! Ah non, c’est vrai : j’ouvre un des placards de la cuisine, celui qui camoufle les prises pour le four, et le frigo, et je branche l’armoire à faire du froid pour la bouffe. Pendant que j’y suis, je fais le tour des provisions : du thé, du sucre, une ou deux boîtes de conserves
Je ne vais pas aller loin avec ça ! Vite, direction le supermarché avant que ça ferme ! J’embarque un CD, saute dans le petit bolide, et je retourne en ville. Evidemment, impossible de retrouver le chemin de traverse que j’empruntais lors de mon dernier séjour
Tant pis, je prends la route des touristes ! A cette heure, de toute façon, ils sont tous à la plage, je devrais être tranquille.
Passons sur mon passage au supermarché, quand on en a fait un, on les a tous fait. Sachez juste que d’une part, je retrouve quelques produits qui m’ont donné mes meilleurs souvenirs gustatifs d’enfance, et que d’autre part, je déniche, très fière de moi, une paire de mini-enceintes sur lesquelles je vais pouvoir brancher mon lecteur mp3. Adieu le casque !
Retour à la maison. Re-4 étages, à nouveau chargée comme un baudet, avec notamment une bonbonne d’eau de 8 litres
Hé oui, là-bas, l’eau n’est pas vraiment potable
Mais bizarrement, je commence à me réhabituer aux marches. De toutes façon, je suis tellement crevée que je ne me rends même pas compte que je monte.
Je m’effondre quand même dans la cuisine, naze de chez naze. Et j’ouvre le frigo pour ranger mes provisions. Tiens ? c’est bizarre, la loupiote s’allume pas
Et puis, il fait même pas frais dans ce frigo
Ben voilà, une nouvelle tuile : le réfrigérateur ne marche pas. Je tripote le thermostat, les boutons, l’ampoule, la prise
rien n’y fait. Très énervée, je prends une décision extrême : je décroche le téléphone, et j’appelle mes parents (oui, oui, j’ai honte).
Mes mésaventures de la journée font beaucoup rire P’pa et M’man Ours, qui n’ont de toutes façons jamais été très compatissants avec leur rejetonne. Les ours, c’est élevé à la dure, que voulez-vous
Mais au moins, ils apprennent à survivre dans les pires conditions, la preuve.
P’pa Ours me rassure en m’expliquant que le frigo est doté d’une sécurité qui retarde le démarrage, comme une machine à laver qu’on ne peut pas ouvrir pendant deux minutes après la fin d’une lessive. Il devrait donc démarrer d’ici quelques heures - mais c’est quoi, cette sécurité de mes deux (et mes deux quoi, d'abord ?), que j’ai jamais vue nulle part avant ? Il me conseille vivement de m’installer dans un studio, au rez-de-chaussée de l’immeuble, dont j’ai les clefs aussi, et qui bénéficie d’un frigo en état de marche. Mais dont les sanitaires ne sont pas encore fonctionnels Mouais. M’en fous du frigo, je reste au 4ème, face à la mer, nan mais. On verra demain pour ce foutu réfrigérateur. En attendant, je redescends les denrées périssables dans le frigo du studio. Pfffff. Va pas être simple pour le p’tit déj’ Et je me recoltine les 4 étages. Ca va pas m'amuser longtemps, ce petit jeu.
Enfin, je suis chez moi. Je branche la musique, m’installe dans un fauteuil, face à la mer (et oui, je sais, ça énerve, mais depuis le salon, j’ai une vue imprenable sur la plage, la mer, jusqu'aux Baléares
) avec une bouteille de Fanta orange bien fraîche. Le bonheur. Je m’interroge deux minutes : j’ai repéré un spectacle intéressant ce soir, dans une ville à quelques kilomètres d’ici. Mais pour y aller, il faudrait franchir la montagne, sur une route très sinueuse, très étroite, avec des ravins impressionnants
Nan, chuis trop naze pour conduire sur cette route ce soir, tant pis. Je me ferai une p’tite soirée tranquille, un coup d’il à la télé, un coup d’il vers la mer
Je me lève, tant bien que mal, et je me dirige vers le meuble qui dissimule la lucarne magique. Méééé ? Où qu’elle est passée la télé ?
Et là, je me souviens. P’pa Ours m’avait prévenue : la foudre est tombée sur l’antenne et a flingué la télé. Du coup, il l’a ramenée en France pour la faire réparer. Zut, zut, zut. Heureusement que j’ai plein de CD, et mon lecteur mp3, et 15 milliards de bouquins !
La soirée s’annonce paisible. Chéri, qu’est-ce qu’on mange ? Ah non, c’est vrai, chéri n’est pas là. Si je veux manger, faut que je m’en occupe moi-même. Ok, ok, poussez pas, on y va.
La nuit est déjà tombée, j’allume la lumière de la cuisine. Et là, c’est l’horreur : deux énoooooooormes cafards se promènent sur le plan de travail. Beeeeeeeeeeeerk !
Petite parenthèse : les insectes ne me font pas peur. Elevée dans une maison en pleine forêt, je me suis habituée aux araignées, faucheux, cousins, guêpes et autres bestioles encore moins sympa. Mais là, j'hallucine. Je n'ai jamais vu de cafards aussi gros : 5 bons centimètres de long, sans compter les antennes... Trop, c'est trop !
Vite, j’empoigne le balai et la pelle, et je pars à la chasse. J’arrive à coincer l’une de ces sales bêtes dans ma pelle, et je la balance dans le vide depuis le balcon. Non mais ! Quant à l’autre
il s’est planqué derrière la bonbonne de gaz. Tremble, infâme vermine ! Je t’aurai plus tard.
Mon calme retrouvé, je me mitonne un bon petit plat dont j’ai le secret (non, il n’y avait pas de miel dedans, pourquoi ?). Et je retourne dans le salon pour déguster.
Quand je reviens dans la cuisine, avec les couverts sales, je retombe nez à nez avec d’autres cafards. Et là, je m’énerve vraiment. J’ouvre tous les placards, et je finis par tomber sur une bombe anti-vermine. Yeeees ! L’Oursonne est maintenant armée et dangereuse ! Toute la folie que je refoule habituellement sous un vernis extrêmement policé resurgit brusquement. Rire sardonique, bave aux lèvres (le produit est toxique, hein), je pulvérise les cafards avec sadisme. Les petites bêtes s’effondrent les unes après les autres, sur le dos, remuant leurs six petites papattes, dans les affres de la plus horrible agonie
Je me rue avec ma pelle, et je les balance dans le vide. Bonnes vacances les cafards ! Niark niark niark.
Soulagée, je vais dans la salle de bains me brosser les quenottes pour une nuit de sommeil bien méritée. Et là, dans le verre à dents, je retrouve 4 cafards, morts, englués dans une espèce de colle. P’pa Ours, mais qu’est-ce que t’as foutu dans cet appart ?
Je vous passe encore une fois les détails - pour résumer : 20 cafards seront passé de vie à trépas pendant les premières heures de cette véritable guerre bactériologique, dont certains juste au pied de mon lit. Lit sur lequel je m’écroule enfin, exténuée, pour une nuit de sommeil bien méritée (non ?). Non sans avoir branché un appareil anti-moustique (on n'est jamais trop prudent). Dix secondes plus tard, l'Oursonne dormait du sommeil du juste et des baroudeurs fatigués.
Mais les galères n’étaient toujours pas terminées