Devant la foultitude de supporters déchaînés qui hurlent devant ma porte (ou qui font sonner mon portable, hein Cityzen ?) pour connaître la suite de mes aventures estivales (plus mieux que Jack Bauer), voici donc le reprisage de fil de cette histoire ô combien haletante. Et tant pis pour vous, cette note-ci sera longue, longue, longue...
Le dernier épisode avait donc laissé l’Oursonne, enfin installée dans le siège de son avion, après une approche de trois heures, piquant un petit roupillon histoire de rattraper les 6 heures de sommeil qu’elle avait égarées chez son ami la veille. Le repos du guerrier, pourrait-on penser
T’en ficherais, oui ! L’il du cyclone, plutôt !
Ca faisait à peine 10 minutes que je dormais du sommeil de l’ours hibernateur, malgré la chaleur torride. 10 pauvres petites minutes. Et déjà on me réveille.
Première constatation : l’avion est toujours au parking. Deuxième constatation : c’est un grand brun en uniforme qui me parle. Je l’ai déjà vu quelque part, mais où
et pourquoi il me réveille, il ne se rend donc pas compte qu’il joue avec sa vie, là ?
Devant mon regard totalement hébété (qui a dit "abruti" ?) ; le beau brun hésite et finit par me demander : "Vous parlez français ? Habla usted francès ? Do you
" Oui, oui ça va j’avais compris ! Et pour une fois, je ne cherche pas à faire de l’humour à deux balles ("seulement quand j’ai trop bu", "moi pas parler langue vous", ou toute autre ânerie alternative). Le gars, que j’ai fini par reconnaître c’est celui qui gérait l’embarquement tout à l’heure, je n’avais pas vraiment fait attention tellement j’étais soulagée de monter à bord m’explique que son collègue de l’enregistrement (vous vous souvenez ? le sourire Ultra Brite) a oublié de garder mon billet. Ah bon ? c’est tout ? Mais puisque vous avez ma carte d’embarquement, qu’est-ce que ça fait ? Au lieu de me réveiller brutalement (bon, ok, c’est vrai : avec douceur et le sourire contrit) et de faire croire à mes voisins qu’ils avaient côtoyé une dangereuse criminelle, débarquée in extremis juste avant qu’elle n’arrive à fuir le territoire ! Déjà, la grand-mère de l’autre côté de l’allée me regarde d’un air mauvais
Bon, vous le voulez vraiment ce billet, alors ? Vous avez de la chance, vous savez, heureusement que je ne jette jamais rien
Bon, on peut y aller maintenant ? Et c’est moi, ou il fait vraiment très très chaud dans cet avion ??
Ben non, apparemment, c’est pas moi. La grand-mère de l’autre côté de l’allée commence à donner des signes de faiblesse. Une hôtesse (bon, allez ; amis lecteurs masculins, celle-là est pour vous : une charmante hôtesse) de l’air lui amène un verre d’eau. Mais ça n’a pas l’air d’être efficace
La vieille dame finit par sortir de sous ses pieds un énooooooorme vanity-case, modèle XXXXL au moins. Elle farfouille, en tire un inhalateur qu’elle tend à sa petite-fille (ma voisine de droite, donc, pour ceux qui ont du mal à suivre). La gamine traficote le truc (je ne savais pas qu’on devait les armer, les inhalateurs
c’est comme les pistolets, alors ?) et le lui rend. La grand-mère aspire un grand coup, une fois, deux fois, trois fois
et on dirait que ça va mieux. Ouf !
C’est à ce moment précis que le commandant de bord se décide à faire un peu de relations publiques. "Vous avez dû remarquer qu’il faisait un peu chaud dans la cabine
" Ah ? Non, tiens, ça m’avait échappé
En résumé, la clim est en panne, pas question de partir sans, on nous amène un groupe de clim externe pour nous rafraîchir le temps que les mécanos réparent. Au pire, le pilote a déjà lancé une demande pour qu’on change d’avion. Je regarde ma montre : on est à bord depuis une demi-heure, ça fait plus d’une heure qu’on aurait dû décoller
tout va bien ! Ma voisine (de gauche) et moi décidons de concert (mais sans nous regarder ou nous adresser la parole, rien, on s’ignore de la plus belle façon) de piquer un nouveau petit roupillon. Quand je pense qu’hier soir, je disais à mon ami que je rattrapperais mon manque de sommeil dans l’avion, je ne croyais pas si bien dire
Ben oui, mais non. Là ça devient de l’acharnement anti-sommeil d’Oursonne. Parce que tout à coup, des coups très violents résonnent tout à côté de moi. Même les accoudoirs des sièges tremblent. Ne me dites pas que ce sont les mécanos qui réparent la clim à coup de masse, quand même ? Dans le temps, j’avais un prof de techno qui nous disait dans sa grande sagesse: "si ça ne marche pas, tapez dessus !". Menfin, là, c’est un avion quand même
déconnez pas, les gars !
Le commandant de bord parle à nouveau dans le micro : "J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que nous avons de l’air frais". Ouéééééééé, le commandant c’est le meilleur ! "La mauvaise nouvelle, c’est que les mécanos n’arrivent pas à réparer ". Je commence à le trouver sympa, ce type. Dur métier, quand même : on lui donne un avion arrivé très en retard, à peine nettoyé, qui en plus ne marche pas, et c’est lui qui doit calmer les 300 fauves excités par la chaleur qui sont enfermés juste derrière lui. Moi à sa place, j’aurais préféré faire chasseur de requins
Pourtant, étonnamment, les 300 fauves sus-mentionnés restent très calmes. Même les enfants, pourtant nombreux. Tant mieux. Bonne ambiance.
Là, je dois vous avouer quelque chose. Je n’ai jamais eu peur en avion. Jamais. Que ce soit dans un Boeing, dans un petit transporteur à hélices (45 places, 2 hélices, en plein orage au dessus de la Manche, j’ai adoré !), ou bien dans un avion de tourisme (monomoteur, 3 places, le pied total !). Ben là, bizarrement, tout d’un coup, j’ai eu un grand moment d’inquiétude. On est pourtant toujours au sol. Pas grave. Mon imagination part au grand galop. Depuis ce matin, j’ai quand même un peu la poisse, non ?
"Hello again, your captain speaking". Tiens ! revoilà mon pote ! Alors, commandant, quoi de neuf ? (non Cityzen, il n’a pas répondu "la moitié de 18". Pourtant il aurait pu. Ce gars-là mériterait de figurer parmi nos pairs, je te le dis) La clim remarche ? Cooooool ! (tiens ? l’humour à deux balles revient, ça va mieux on dirait
). On peut partir alors ? Non ? Comment ça, non ? Ah ben oui, c’est vrai, j’oubliais. Nous sommes dans un aéroport international, il faut donc attendre une "fenêtre de tir", heu non, un "créneau de décollage", pour s’insérer entre deux vols qui eux ne sont pas à la bourre.
Finalement, quand nous décollons, il est 11h30. Deux heures de retard. C’est l’heure à laquelle nous devions arriver à destination
. Bah ! l’essentiel, c’est d’y aller, non ?
Le reste du vol se déroule normalement. Enfin
Si, si, normalement. Nous survolons les Pyrénées. C’est joliiiiii
Le commandant reprend le micro (décidément, il y a pris goût) et nous annonce que la température extérieure est de -50° centigrades. -50° ?? Et tu ne voulais pas décoller sous prétexte qu’il faisait trop chaud dans l’avion ?? Mais y avait qu’à entrouvrir un hublot et c’était marre ! T’es vraiment pointilleux comme gars, Commandant ! Mais c’est pas grave : vu que toi aussi tu as fait l’Ecole du Rire, on te pardonne.
L’hôtesse (oui, bon : la charmante hôtesse, grrrrrr) de l’air passe dans les rangs et nous distribue boissons fraîches, bretzels et autres cacahuètes. A midi passé, c’est un peu léger, mais bon
les placards de l’appareil ont sûrement été remplis en fonction de l’heure normale de départ, à savoir 9h30.. Normal qu’on n’ait que l’apéritif. Mais-heu
Pourquoi que les gens devant, ils ont droit à un plateau-repas, eux ?
Menfin
le temps d’avaler les cacahuètes une par une, histoire de faire durer le plaisir et de faire croire à l’estomac que si, si, il s’agit bien là d’un déjeuner absolument pantagruélique, et on arrive à destination. Enfin !
merci pour tous ces bons liens
comme d'hab bisuos :)
Rédigé par : Claire | 14 septembre 2005 à 07:08
Et maintenant il va encore falloir attendre 3 semaines pour la suite !
Rédigé par : Cityzen | 14 septembre 2005 à 11:32
Cityzen > ah oui ? Tu le prends sur ce ton ? Ben piske c'est ça, je ne la mets pas en ligne ce soir, na !
Non mais, c'est quoi ce râleur... Et toc, 24 heures (chrono) de plus, voilà ! ;-)
Rédigé par : Ferdie | 15 septembre 2005 à 02:19
j'aime beaucoup ta façon d'écrire... je m'en vais lire la suite...
Rédigé par : aulivia | 26 septembre 2005 à 01:06
Je m'aperçois que je ne suis pas la seule à apprécier ton style d'écriture, merci pour cet agréable moment en ta compagnie, pas de tout repos je l'avoue.
Je ne peux que t'encourager à continuer ton blog, je t'ai d'ailleurs mis dans mes favoris.
Bonne soirée Oursonne
Rédigé par : Lylie | 26 novembre 2005 à 22:01